Maintenant que Hannah est plus grande, les chamailleries avec Joseph commencent. Je sens qu’ils cherchent l’amour et l’attention de l’autre constamment.
Pour savoir comment me positionner et les accompagner lors de leur conflits, je m’appuie sur mes expériences petite, mes connaissances acquisent sur le fonctionnement de l’enfant et la mise en application en école.
Comment procéder ?
- L'observation
La plupart du temps, je n’interviens pas, j’observe de loin. C’est grâce à notre observation que nous allons pouvoir découvrir les origines de la dispute, voir les enjeux cachés derrière chaque comportement, comment chacun réagit, savoir s’il est urgent d’intervenir…
- Leur apprendre à résoudre leurs problèmes seuls
Il est important de les laisser apprendre à résoudre leurs problèmes seuls avec les outils qu’on leur partage dans les moments calmes. Si je m’interposais sans cesse, ils n’auraient pas l’opportunité de s’exprimer, de mettre en pratique ce que je leur enseigne, de sentir les émotions que provoque leurs mots sur leur frère/soeur. Il est important qu’ils expérimentent par eux-même ce genre de situation car dans la vie ils seront amenés à résoudre d’autres conflits. À nous de les aider à les dépasser en utilisant leur coeur : leur empathie naturelle.
- Stopper si violence
- Si je constate que cela devient trop violent dans les mots ou les gestes alors je STOPPE fermement.
- Je me mets à leur hauteur et j’accueille les émotions de chacun sans prendre partie, je décris, nomme leur sentiment et pose des questions pour ne pas imposer ma vision : « Je vois que tu es très en colère… n’est ce pas ? » puis je les écoute activement. L’important est qu’ils sentent que je suis présente pour chacun d’eux.
- Je répète ce qu'ils expriment comme émotion, ce que chacun a vécu comme situation, mais pas ce que j’ai vu. Je me mets vraiment à leur place et je décris tout haut pour que chacun découvre ce que l’autre a ressenti.
A aucun moment je cherche un fautif ou a prendre partie. J’essaie de rester neutre.
- Chercher ensemble la solution
Une fois la colère un peu tombée, je leur propose de chercher la solution ensemble (tous les 2 s’ils sont grands), chacun émet des idées jusqu’à ce que tout le monde en choisisse une. S’ils ne se mettent pas d’accord alors je peux décider et par exemple mettre de coté le jouet si c’est l’objet de la dispute.
- Si violence
Si l’un d’eux a été violent physiquement je suis ferme et je lui explique que ce n’est pas tolérable. Lorsque la colère est trop forte on peut choisir de s’isoler, au pire crier, venir demander de l’aider. Lorsqu’il s’agit d’Hannah qui ne parle pas encore, je stoppe ses gestes pour bien qu’elle comprenne que c’est ce geste qui est interdit et je lui rappelle la règle. Pour les petits qui ne parlent pas encore il va falloir répéter la règle régulièrement et intervenir si besoin. Leur cerveau n'est pas encore mature pour bien stopper leur impulsion, ils sont vite submergés par leur émotion car la partie du cerveau qui régule les émotion (CPF) n'est pas bien développé.
- Partager des outils
- Une fois que tout le monde est apaisé (au diner, lors du coucher), je prends cette expérience pour proposer des outils de communication, une nouvelle organisation qui permettra que cela ne se reproduise plus et surtout j’écoute encore leur sentiment…
Notre rôle est de leur donner les règles de vie en communauté, leurs partager des outils de communication relationnelle mais surtout leur faire vivre les valeurs de respect et de tolérance pour qu’elles fassent partie d’eux.
La ressource qui va apaiser les conflits va être l’empathie, nous verrons dans un autre article les clés pour la développer chez vos enfants.
Anticiper
Pour éviter les conflits entre les enfants, la préparation de l'environnement est une grande aide :
Des espaces distincts
Avant 3 ans, un enfant a beaucoup de mal à partager ses jouets, jouer avec d'autres enfants... Il est centré sur lui. Ce qui va les apaiser c'est d'avoir leur espace de jeux à eux. S'ils n'ont pas chacun leur chambre (ce qui facilite grandement l'entente entre enfant), n'hésitez pas à organiser dans leur chambre deux espace bien a eux. Vous pouvez aussi marquer le nom des enfants sur les meubles, caisses de rangement pour donner des repères et éviter des conflits qui sont souvent liés aux jouets.
Une attention différente selon les âges
Expliquer le fonctionnement du petit au plus grand
Pour l'aîné, lui expliquer ce qui se passe chez son petit frère/soeur pour qu'il comprenne ce qui est lié à son développement : ne peut pas stopper ses impulsions, a besoin de beaucoup d'attention, ne peut pas partager. L'idée n'est pas d'excuser tous les comportements du plus petits mais que l'aîné comprenne certains de ses comportements.
Donner des clés au plus grand pour qu'il arrive à exprimer ses besoins et attente. Ce sont des outils de communication non violente qu'il va pouvoir utiliser toute sa vie : exprimer son ressenti : "je n'aime pas quand tu viens déranger ma chambre", "j'ai besoin que tu respectes mon univers", "je peux te proposer de jouer avec ces jouets que je te prête" (il fait une sélection de jouets à prêter)
Éviter d'imposer des rôles, responsabilités aux plus grands
C'est difficile pour le plus grand d'accueillir son petit frère/soeur donc il a besoin aussi de beaucoup de considération. Il faut éviter de leur imposer un rôle en leur disant : “Parce que tu es le plus grand…”, “Il est petit, il ne comprend pas…”, “Tu pourrais prêter à ton petit frère, juste un instant…” Le plus grand pourrait se sentir mis de côté.
Ne pas comparer les enfants
Éviter autant que vous le pouvez de comparer les enfants ce qui pourrait les mettre en compétition. Ils pourraient chercher sans cesse à faire comme son frère/soeur, ils pourraient se dévaloriser, se sentir moins aimé, plus nuls...
Rassurez-les sur votre amour inconditionnel
L'arrivée d'un petit frère/soeur est un chamboulement pour l'aîné. Même si vous avez l'impression d'être présent, rassurez régulièrement votre enfant en lui disant que vous l'aimez tel qu'il est, que vous ête content de le retrouver, d'être avec lui simplement...
Soyez connecté
C'est parfois difficile au quotidien d'être présent à 100% mais si vous pouvez passer tous les jours 10 minutes de qualité avec chaque enfant cela permettra à vous et vos enfants de remplir vos réservoirs d'amour qui vous permettront de dépasser les petites épreuves du quotidien : disputes, séparations, coucher...
Voila quelques idées qui je l'espère vous permettront d'apaiser votre vie de famille. Il ne faut pas oublier que derrière chaque dispute, il y a des demandes, des besoins cachés. C'est souvent un manque d'attention, d'amour et c'est à nous de rester connecté à nos enfants pour le déceler.
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