La pleine présence, l’art d’être connecté à soi dans l’instant présent.

En parallèle de mes formations Montessori, j’ai suivi une formation de méditation en pleine conscience pour apprendre à se connecter à soi et à ses émotions. J’ai appris à faire le vide dans ma tête pour me concentrer sur le moment présent. C’est un exercice difficile et il est important de pratiquer chaque jour pour maintenir cette capacité de connexion à soi et à l’instant présent.

Cette aptitude à couper le flux de pensées, à stopper nos prédictions dans le futur ou bien nos regrets du passé n’est pas évidente, mais cela apporte beaucoup de sérénité au quotidien. On se focalise alors simplement sur ce qui est là. On s’émerveille de la beauté qui nous entoure : un rayon de soleil sur les feuilles des arbres, la couleur intense d’une fleur, les rires de notre enfant…, On se connecte intensément aux plaisirs simples de la vie pour ne prendre que le positif.

Lorsqu’on vit des moments difficiles, il y a tout un travail d’observation de nos émotions, de les ressentir et de les laisser passer. Ressentir plutôt que réfléchir. Le plus difficile est de ne pas se laisser diriger par nos pensées. Il faut apprendre à accepter et à lâcher-prise pour se concentrer sur ce qu’on peut faire pour améliorer les choses.

J’ai retrouvé l’importance de cette connexion au présent, sans jugement, dans l’accompagnement de l’enfant. En tant qu’éducatrice en école Montessori, nous apprenons à faire le vide en nous pour découvrir la vérité chez l’enfant. Ne pas poser d’étiquette sur son comportement, ne pas porter d’attentes sur ses apprentissages, accepter l’enfant tel qu’il est aujourd’hui.  Lorsque nous observons un enfant, nous absorbons ses gestes, sa posture, son regard… sans interpréter son action. Nous notons des faits. Notre regard est vide d’attentes, de prédictions… et l’enfant est libre d’être qui il est.

Aujourd’hui, une grande partie des enseignements que je transmets aux parents et aux professionnels est ce modèle d’attention à développer. Beaucoup de parents s’enferment dans une vision négative de leur enfant, ou bien de leur relation, leur posture : ‘je n’y arrive pas avec ma fille” “Mon enfant dit toujours non” “Je ne fais que crier sur mon enfant c’est comme ça qu’il écoute”... Je leur propose alors de prendre du recul. Ne pas généraliser mais observer finement leur enfant, leur comportement pour déceler à quel moment c’est constructif et à quel moment ça ne l’est pas.

Odile Anot utilise le terme de parents-chercheurs. Nous sommes en recherche constante de ce qui convient à l’enfant, ce qui nous convient en tant que parent. Cela passe par l’observation fine, la communication, l’acceptation et l’adaptation. C’est en observant et en se connectant à ce que l’on vit sur le moment, que nous sommes dans le vrai et non pas dans nos interprétations qui peuvent parfois nous induire en erreur.

Voici cinq points clés de l'application de la pleine conscience dans la parentalité.

  • 1. Conscience de soi : Les parents (comme les professionnels de la petite enfance) sont encouragés à se connaître eux-mêmes, à comprendre leurs propres émotions, pensées et réactions. Cette conscience de soi permet aux parents de mieux gérer leurs réponses aux comportements de leurs enfants et d'éviter de projeter leurs propres problèmes non résolus sur leurs enfants.

  • 2. Pleine conscience dans le moment présent : Être pleinement présent avec ses enfants, porter une attention particulière à chaque instant sans jugement. Cela signifie se concentrer sur l'interaction avec l'enfant, sans se laisser distraire par des pensées sur le passé ou le futur. 

Être présent avec ses enfants de manière consciente et attentive est crucial. Cela signifie passer du temps de qualité avec eux, être pleinement engagé dans les interactions et éviter les distractions telles que les smartphones ou les préoccupations professionnelles pendant les moments partagés. Cela peut paraître très difficile mais c’est un exercice. Rien que 10 minutes de pleine présence à son enfant chaque jour remplit les réservoirs affectifs de chacun.

Pour les professionnels, cela se traduit aussi par une observation factuelle de ce qui se passe là.

  • 3. Acceptation et non-jugement : Accepter les enfants tels qu'ils sont, avec leurs forces et leurs besoins (pour les découvrir c'est par ici), sans les juger ou essayer de les changer. Les parents conscients cherchent à comprendre et à respecter les émotions et les perspectives de leurs enfants. Ils pratiquent l'écoute active et l'empathie, ce qui aide à créer une relation basée sur la confiance et la compréhension mutuelle.

Cela inclut l'acceptation de leur propres émotions et réactions, en les observant sans critique. 

Les professionnels doivent être conscients des besoins profonds de développement de l’enfant : besoins physiques, émotionnels, psychiques, sensoriels… Comprendre le fonctionnement de l’enfant afin d’accepter ses besoins et savoir comment y répondre.

  • 4. Cultiver la patience : La pleine conscience encourage les parents à être patients avec eux-mêmes et avec leurs enfants. Comprendre que le développement de l'enfant est un processus et que des épreuves arrivent mais qu’elles passent, fait partie de cette vision plus “slow” de la parentalité. Parce qu’ils ont compris les besoins de l’enfant, compris comment il apprend, ces parents acceptent l’apprentissage par l’erreur, les régressions, le besoin de répétition… et vivent plus sereinement leur parentalité. 

  • 5. Prendre soin de soi et auto-compassion : Pratiquer l'auto-compassion, en étant indulgent et compréhensif envers soi-même en tant que parent. Cela inclut reconnaître ses propres limites et imperfections, et se traiter avec la même bienveillance que l'on souhaite offrir à ses enfants. 

Beaucoup de mamans s’épuisent et donnent tout à leur enfant. Ce n’est pas conscient, elles pensent donner le meilleur à leur enfant mais ce n’est pas constructif. Il est important que le parent connaisse ses limites et les verbalise à son enfant : “je suis fatiguée, je ne peux pas jouer avec toi maintenant mais après la sieste je serai reposé”, “ma colère est en train de monter, j’ai besoin de m’isoler quelques minutes dans ma chambre”. A la fois on se respecte et on est un modèle pour que l’enfant fasse de même.

Prendre soin de soi avec des routines permet au parent de garder son énergie, son plaisir d’éduquer son enfant.

Ces principes encouragent une approche de la parentalité qui favorise la connexion, la compréhension mutuelle et le développement émotionnel sain, tant pour les parents que pour les enfants.

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