Pour y répondre posons-nous les bonnes questions

Pointer l’erreur, quel impact chez l’enfant ?

  • - Manque d’autonomie dans les apprentissages : l’intervention de l’adulte (le sachant) supprime la possibilité à l’enfant d’atteindre l’objectif seul. 
  • - Perte de confiance en soi : l’erreur est mise en avant (parfois en rouge) comme faute
  • - Perte de l’apprentissage : l’enfant apprends et mémorise la connaissance en expérimentant, l’adulte lui enlève l’opportunité de comprendre son erreur en la vivant.
  • - L’erreur est vu comme une faute à éviter : l’erreur doit être perçue comme une étape sur le chemin de la réussite. Elle est nécessaire et une alliée dans le processus d’apprentissage. Avoir cet état d’esprit permettra à l’enfant de se dépasser toute sa vie car il n’aura pas peur de se confronter à son erreur.

Comment être sûr que l’enfant apprends de son erreur ?

Car c’est cette peur qui nous pousse à interrompre le travail de l’enfant. Nous souhaitons être sur qu’il retienne son erreur et se souvienne de la réponse. Chez certains adultes / professeurs c'est aussi cette volonté de montrer qu’ils détiennent le savoir.

Alors déjà changeons de perspective : 

« Le succès ne consiste pas à ne jamais faire d’erreurs, mais à ne jamais faire la même erreur deux fois. »

George Bernard Shaw

Ce qu’il faut savoir : le cerveau humain apprend grâce à l’erreur

L’apport des neurosciences fait évolué cette vision.

Un cerveau performant est un cerveau qui fait des erreurs puis qui s’adapte. L’erreur est formatrice, et non un simple manquement par rapport à une norme.

Hippolyte Gros

Dès le plus jeune âge, notre cerveau fait des prédictions sur le monde qui l’entoure, mais aussi des observations et des expériences. C’est par un processus de comparaison que le cerveau met à jour ses connaissances. L’apprentissage repose donc sur des écarts aux attentes. Ainsi, un cerveau qui ne commet aucune erreur de prédiction n’apprend pas et l’erreur a toute sa place dans les processus d’apprentissage.

Une fois que l’on sait que l’enfant doit expérimenter l’erreur, comment faire pour s’assurer qu’il ait bien intégrer la bonne connaissance ?

Quelques solutions 

Choisissez la solution qui convient à votre situation.

  • - La 1ère la plus importante mais la plus difficile : Avoir foi dans le développement de l’enfant. Il apprendra tout ce dont il a besoin avec le temps (la répétition) et les expériences enrichissantes.
  • C’est la posture de l’éducateur montessorien. Ne pas intervenir seulement pour stopper une comportement inapproprié. Laisser l’enfant expérimenter des activités constructives.
  • - Répéter avec la bonne information : Si par exemple un enfant fait une faute dans sa phrase : « J’aime beaucoup les cheval », nous pouvons répéter : « Ah oui tu aimes beaucoup les chevaux ? »
  • - Choisir du matériel auto-correctif : Le matériel Montessori contient le contrôle de l’erreur. L’enfant éduque ses capacités intellectuelles et le matériel lui permet de faire des hypothèses et de vérifier par lui-même immédiatement.
  • Le contrôle de l’erreur peut être mécanique, visuel, auditif ou tactile.
  • Exemple, avec le Cube du binôme, le contrôle de l’erreur est visuel avec le placement de chaque solide à l’aide des couleurs. Il est aussi mécanique car on ne peut pas fermer la boîte si les pavés ne sont pas bien assemblés.
  • - Créer vous-même des repères : Vous pouvez vous aussi créer des repères pour guider votre enfant. Notamment lorsque vous lui montrez comment s’habiller seul. Insister sur le petit noeud qui doit être devant, l’étiquette doit être derrière. Ce sont les contrôles pour mettre son pantalon ou pull dans le bon sens.
  • Vous pouvez aussi coller des stickers dans les chaussures de votre enfant pour le guider.
  • Il existe plein d’astuces à présenter à votre enfant pour se repérer et avancer seul.
  • L’enfant est fier de trouver seul la bonne façon de faire. L’apprentissage est plus pérenne et sa confiance en lui est gonflée.
  • « Le contrôle matériel de l’erreur amène l’enfant à accompagner ses exercices d’un raisonnement ; son sens critique et son attention sont toujours plus tendus vers l’exactitude, avec un affinement qui lui permet de distinguer les différences les plus infimes. » Maria Montessori 
  • - Observer et travailler avec un autre matériel : Si vous observez une erreur, travaillez la connaissance en question avec une autre activité complémentaire. Si besoin proposez une nouvelle fois la présentation (de manière identique) de l’activité à l’enfant.

Différencier les sources d'erreurs

Essayez de différencier les différentes sources d’erreurs comme les erreurs d'inattention, les erreurs systématiques, les erreurs de méthodologie et les idées fausses. Cela vous aidera à savoir comment guider l’enfant vers la compréhension de son erreur. Il s’agit parfois de schéma de pensées à modifier pour ainsi empêcher les enfants à ne pas reproduire la même erreur.

L’importance du feeback

Les quiz sont donc importants car ils permettent de mettre en pratique les leçons apprises. L’enfant peut tester ses connaissances et voir immédiatement si la réponse est correcte ou non. Cependant, il est important de donner un feedback avec la réponse. 

La réponse fausse doit être analysée et commentée à la lumière de rappels de cours sur les notions clés à maitriser et de conseils sur la méthode à suivre pour une résolution correcte.

Enfin, la réponse est donnée, ainsi qu’une liste de pièges à éviter pour permettre à l’enfant de ne pas réitérer les erreurs.

Pour résumer : 

Lorsque l’apprenant n’a pas l’occasion de mobiliser les notions qu’il vient de voir, il peut difficilement savoir où il en est. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’il croie connaître une notion qu’il sera en réalité incapable de mobiliser lorsqu'il en aura besoin. C’est ce qu’on appelle : l’illusion de maîtrise, l’état dans lequel nous ignorons notre ignorance. 

Pour vaincre l'illusion de maîtrise, le cerveau a un besoin fondamental : se confronter à un retour d'expérience. C'est ce qu'on appelle l'apprentissage par essai-erreur.

Enfin, il est crucial d’avoir un retour fin sur ce que l’on fait pour pouvoir progresser efficacement. Sans ce feedback précis, nous risquons de commettre la même erreur la prochaine fois.

Voici un article qui pourrait vous intéresser. Il parle lui aussi du dépassement des échecs, de la persévérance. C’est un état d’esprit que nous forgeons à nos enfant, parfois sans le savoir, et qui détermine leur état d’esprit dans la vie.

J’espère qu’il vous plaira.

Elise

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