Les émotions des enfants sont intenses, pourquoi ? Voici quelques données scientifiques qui vous aideront à comprendre ce que votre enfant vit.
Définition d’une émotion : c’est une réaction biologique instantanée qui réagit à l’environnement (réaction physique : sueurs, tachycardie).
Les 5 premières années de vie sont fondamentales dans le développement du cerveau. Avant, il est donc immature et donc vulnérable mais très malléable. La maturation cérébrale se termine entre la fin de l’adolescence 25 ans.
Voyons comment le cerveau est construit, grâce à quels facteurs le cerveau devient mature et quel est notre rôle pour aider à la bonne maturation du cerveau.
Chez l’homme, il y a 3 cerveaux :
- - Archaïque : commun avec les reptiles. Il s’agit des réflexes de survie : face à un danger c’est le comportement instinctif qui se met en place (lutte, fuite, inhibition)
- - Émotionnel : en commun avec tous les mammifères : amygdale et hippocampe. Tempéré par le cerveau supérieur : rôle régulateur du cerveau primitif et archaïque. Rôle important dans l‘apprentissage et la mémoire.
- - Supérieur : néocortex : partagé avec les primates (2 ou 3 millions d’années) : 85% du volume cérébral. Fonctions supérieures : conscience, langage, capacité d’apprentissage, perceptions sensorielles, notion d’espace…
- - Le Lobe préfrontal : le plus important, plus développé chez l’Homme : réflexion, raisonnement, résoudre les problèmes, avoir de l’empathie, de l’imagination, planifier, conscience de soi.
Le cerveau de l’enfant est immature
Un enfant n’a pas les capacités cognitives pour contrôler ses émotions.
Avant 5 ans, c’est les parties du cerveau archaïque et émotionnel qui dominent. Les émotions submergent vite les enfants. Ils ne peuvent pas les réguler. Les grandes émotions comme la colère, la tristesse, la peur, font vivre des tempêtes émotionnelles à nos enfants.
Une petite frustration peut alors déclencher de grosses crises. C’est là où parfois les adultes peuvent trouver que cette réaction est exagérée et la qualifie de « caprices ».
Comment se réalise cette maturation du cerveau de l’enfant ?
Le développement du cerveau dépend de l’épigénétique. L’épigénétique (tel que décrit par Michael Meaney, chercheur à Montréal) regroupe les :
- - Les facteurs génétiques transmis par les parents.
- - Les facteurs environnementaux (= nature + culture) : ils modifient les gènes.
C’est l’environnement qui permet la maturation du cerveau : son entourage joue un rôle fondamental.
Maria Montessori était visionnaire à son époque. Elle avait compris que l’esprit absorbant de l’enfant lui permettait de se modeler en fonction de son environnement humain et matériel. À travers sa méthode, elle nous propose de « préparer un environnement » qui va venir répondre aux besoins de l’enfant. Elle nous propose de « revoir notre posture ».
Nous adulte, fort de ces connaissances sur le fonctionnement du cerveau de l’enfant, nous devons aider l’enfant à être empathique, l’aider à exprimer ses émotions et l’apaiser. Le tout sans jugement.
Cela ne signifie pas céder, mais mettre des mots sur les émotions. La façon de dire « non » est importante. Consoler un enfant qui pleure participe à la maturation de son cerveau.
>> La relation idéale pour un enfant est donc une relation empathique, « soutenante » et aimante.
L’intérêt de connaître et ressentir ses émotions ?
L’expression des émotions est bénéfique :
- - Pour se connaître, pour bien vivre et réaliser les choix qui nous correspondent.
- - Pour réguler le cerveau émotionnel. Lorsque les émotions sont exprimées alors cela apaise cette amygdale cérébrale. Pour ne pas être stressé : IL FAUT POUVOIR DIRE « je suis triste, je suis anxieux… ».
- - Pour être équilibré dans sa vie d’adulte, sans violence, sans stress, et sans maladie psychiatrique…
>> Il faut oser exprimer ses émotions à notre entourage
Comment aider à une bonne maturation du cerveau cognitif chez le petit enfant ?
1. Favoriser la sécrétion des bonnes molécules
Voici les molécules qui aident à la maturation du cerveau de l’enfant. Ces molécules sont anti-stress et vitales pour un bon développement :
- Ocytocine : Elle est sécrétée lors de toute stimulation sensorielle, de tout échange harmonieux, plaisir partagé ou regard bienveillant. Ellepermet de décrypter les expressions des yeux et du visage.
Elle permet la sécrétion de la dopamine (plaisir, motivation et créativité), endorphine et sérotonine.
Elle permet le développement de la confiance, l’empathie, elle diminue le stress, c’est puissant anxiolytique, c’est la molécule de l’amour et de l’amitié.
La compétition, la comparaison ou le stress bloque la libération de dopamine.
2. Être empathique
- - Savoir sentir les émotions de l’autre, les sentiments d’autrui.
- - Comprendre les intentions d’autrui.
Un enfant reçoit donc des émotions, sans filtre et surtout, il ne possède pas la capacité de s’apaiser tout seul.
Si un enfant reste seul avec ses émotions de peur, d’angoisse…alors des molécules de stress vont se développer, et son cerveau ne va pas bien grandir.
Il faut donc le réconforter. Lorsque l’adulte empathique et compréhensif et aimant permet à l’enfant de trouver les mots pour exprimer sa colère. On l’a vu précédemment, l’expression des émotions apaise le coeur.
Au contraire, si un enfant n’est pas aidé à se calmer, il pourra avoir des réactions violentes (mordre – taper – hurler…).
Si les adultes savent apaiser l’enfant, ces moments de tempêtes – colères ne dureront pas à l’âge adulte.
Le plus important est donc de ne pas réprimander l’enfant, ni le menacer, ni crier… La colère ou l’énervement d’un adulte n’aura qu’une conséquence de tension et de stress chez le petit enfant.
4. Adopter un comportement adulte doux et apaisant
La réaction de l’adulte participe au développement de l’enfant : le ton de la voix doit être apaisant, le regard doux pour calmer l’enfant.
L’enfant avec ses neurones miroirs se connecte à l’autre et agit par mimétisme.
5. Favoriser le partage, le rire et l’activité physique
A chaque contact doux avec l’autre, il y a sécrétion de bonnes hormones, de la dopamine, des endorphines notamment, de la part des deux personnes.
L’enfant doit se développer en jouant. En effet, rire, s’amuser est très bénéfique pour le cerveau.
Des pistes pour aller plus loin ?
La communication non violente (CNV)
L’un des buts est de rester connecté à ses émotions, de pouvoir mettre des mots sur ce que l’on ressent, d’aider l’enfant de s’apaiser…
La méditation en pleine conscience
Elle aide à apaiser l’esprit, permet une meilleure concentration et un meilleur équilibre émotionnel.
Des Livres
« Vivre heureux avec son enfant« , Dr Catherine Gueguen, Robert Lafont.
« Calme et attentif comme une grenouille« , Eline Snel Ed. Les Arènes. À partir de 5 ans.
Arrivez-vous à apaiser les émotions fortes de vos enfants ? J’aimerais échanger avec vous sur ce que vous vivez arrivez ou pas à mettre en place.
Article inspiré par le site https://pau-chiropracteur.com/